En 99, j'ai été accueillit de nuit par Papiss un jeune écolier de Kabadio. Sans lui, sans lune, sans lampe, en pleine saison des pluies, j'aurai marché encore des heures sans voir que je traversais le village !
Papiss, au bout de quelques jours me demande un cahier car il a fini le sien et n'est plus accepté en classe par son instituteur.
Je lui achète un cahier (120 Fcfa), il va à l'école. Il réussira le concours d'entrée au collège quelques années plus tard...
En 2002 j'ai pu acheminer suite à nos premières collectes en France (jeunes roots cool et engagés que nous étions), une malle pleine de fournitures scolaires et de matériel didactique pour les instituteurs suite à leur demande. Nous avions alors traversé avec Pô, toute la Gambie à pied, avec de l'eau jusqu'au genoux, traînant cette fucking malle, putain d'enculé de fasciste !
Les instits étaient Heureux. Nous avons commencé à recevoir leurs doléances.
Hiver 2002, pas l'abbée Pierre, plutôt Jérôme et Julien, rien à voir avec ceux que vous connaissez. 2 ardéchois avec qui j'avais pu travailler en accompagnant des jeunes en insertion. Nous avons collecté des livres, des fournitures et du matériel de sport. Des vêtements pour bébé et des dictionnaires (20). Ardoises, crayons, papier Canson... plus un Land Rover de 1973, essence V6, hop, top départ, tout ça pour l'école : énorme !
Avril 2003 : composteur naturel, à la technique mon père, sur place Aurélien... et les rastas, bilan, un composteur fait le dernier jour du voyage ! Hors plan, hors sujet. Il ramène quand même de jolis masques et des dessins des élèves. Nous avions fait passer du matériel.
Septembre 2003, Anne part pour 6 mois : demande des instits, atelier théâtre, notion du groupe de travail, petit matériel (les autres voyages régulièrement), jardin scolaire suite au composteur d'Aurélien.
Rentrée scolaire retardé de presque deux mois...
Janvier 2004, je rejoins Anne. Pierrot et Christophe arrivent. Ils vont s'occuper du jardin pédagogique et de son irrigation : très bon bilan mais le composteur ne sert à rien.
Je remonte le moral de Anne. Les instits (tous des hommes) ne lui font pas confiance, rien n'avance. Les filles du CM ne parlent pas français donc c'est chaud pour le théâtre. Diédhiou n'est jamais là et il fait trop confiance à son équipe pédagogique. Anne reprend le dessus et nous terminons son séjour par du positif.
Mars 2004, Nath des Villes arrivent et doit bosser avec M'Baye Coly, un artiste, et Christof. Il vont ramener des bijoux en cornes de vaches et des chaussures en peau de chats sauvages... moyen.
Pas de réel suivi du projet, on ne sais pas trop où on va et Nath apprend que les instits ne veulent pas forcément suivre Diédhiou... ils cassent un peu nos projets, n'ont pas de salaire, font des horaires impossible...
Entre temps on lance des jumelages avec les écoles de Rivolet et Montceaux mais nous n'obtenons aucun retour de Kabadio, on brasse ici.
Nous maintenons l'apport régulier de matériel scolaire (hors cahier et livres).
Nous faisons le maximum pour que chaque français sur place découvre l'école.
Janvier 2006, Maxime doit donner selon son projet, des cours d'Ecologie aux élèves. Il y reste un mois et tombe amoureux...
Pas grand chose de positif.
Juin 2006. Malgré différentes relances pendant mon séjour pour la mise de la coopérative, je ne parivens pas à croiser Diédhiou.
C'est un peu plus tard, suite au courrier que je lui ai laissé qu'il me contact.
Nous échangeons et mettons à plat toute cette histoire, toutes ces histoires. C'est à moi de m'excuser car j'aurais du tout faire ou faire plus pour le rencontrer en juin. Nous repartons sur de bonnes bases et travaillons depuis avec vous sur notre projet qui sera le bon j'en suis convaincu !